Histoire Locale
En 1884, l'existence des syndicats est légalisée. Si l'on s'en tient aux apparences, il semble que ce droit a été généreusement octroyé aux salariés par un parlement bienveillant. En réalité , il n'en est rien. En 1880, on dénombre dans notre pays 190 conflits du travail et 110 000 grévistes ce qui représentent plus d'un million de journées de grève. Ce chiffre n'avait jusqu'alors jamais été atteint dans notre pays.
La crise de 1882 aggrave considérablement les conditions de vie de la population ouvrière. 13500 licenciements sont prononcés dans la métallurgie et 10 000 dans les mines. Les rémunérations sont revues à la baisse par les employeurs.
Cela occasionne des conflits défensifs et durs. Celui des mineurs de la ette situation va être à l'origine de compagnie d'ANZIN en 1884 se soldera par un échec cuisant. Il marquera profondément les mentalités des ouvriers de l'arrondissement.
C'est donc dans un contexte de poussée revendicative que le projet de loi sur les syndicats, mis en chantier depuis 1876, est enfin adopté.
La création d'unions de syndicats régulièrement constitués est autorisée sous certaines conditions. Mais parallèlement les articles du code civil réprimant les "atteintes à la liberté du travail " sont maintenus et limiteront considérablement l'action des syndicats dont les dirigeants seront exposés aux traquenards juridiques des pouvoirs publics.
L'adoption de ce texte était empreinte d'arrières pensée bourgeoises. Le patronat spéculait sur le développement des syndicats où les "hommes sages" prendraient le pas sur les "remuants". Il comptait déjà sur la division syndicale et la sagesse de "dirigeants dociles" pour limiter le potentiel combatif de la classe ouvrière. Il a d'ailleurs largement contribué à l'émergence de syndicats "jaunes" qui vont se développer dans le pays et dans l'arrondissement.
Ceci explique les raisons pour lesquelles la loi fut accueillie froidement par les militants syndicaux. Au congrès de LYON de la fédération Nationale des syndicats (une des 2 organisations qui sera à l'origine de la création de la CGT en 1895) les délégués adopteront une motion demandant l'abrogation pure et simple de ce texte et son remplacement par un autre accordant sans restriction la liberté de création de syndicats et d'unions.
Il est pourtant indéniable que ce texte est à l'origine d'un développement sans précédent des syndicats et unions syndicales.
Janvier 1883 | BASLY ouvrier mineur né à Valenciennes est à l'origine de la création du premier syndicat des mineurs du bassin d'ANZIN. Fin décembre le syndicat compte 5000 adhérents |
1884 | Devant la volontédu patronat de réduire les coût de production par le licenciement massif de mineurs , la grève est déclarée. La grève est un échec144 militants seront exclus des mines et le syndicat va disparaître |
1887 | Grèves des mineurs de VICOIGNE qui exigent de meilleures conditions de travail (la descente par l'échelle est trop dure ) et de meilleurs salaires |
1889 | Il faudra attendre cette année là pour voir se créer un nouveau syndicat chez les mineurs à DOUCHY |
1892 | les mineurs de FRESNES mettent en place leur syndicat. La compagnie réagit immédiatement en prononçant l'exclusion des meneurs |
verriers???? | |
1893 | Gréve des mineurs de DOUCHY |
1893 1894 | les tisseurs d'AVESNES le SEC et d'HASPRES constituent leur syndicat. Ces structures seront parmi les plus précoses et les plus solides. en 1901 HASPRES comptera 315 adhérents et AVESNES 90. |
1895 | Les faïenciers, les bûcherons et les tisseurs de l'Amandinois se dotent de syndicats |
1898 | création du syndicat des métallurgistes de DENAIN. Elle ne comptera que 1501 en 1901 et cessera d'exister le 14/02/1903. |
1898 | il faudra attendre cette année là pour que le syndicat des mineurs de la compagnie d'ANZIN renaisse. |
1898 | Union syndicale de la métallurgie se met en place dans l'AMANDINOIS |
C'est à la même époque que les ouvriers charpentiers et menuisiers constituent leur chambre syndicale. | |
1898 | Cette année là fut marquée par 8 conflits sociaux dont la grève des fondeurs de VIEUX CONDE en mars, en juin: grève chez les terrassiers du chemin de fer; en août grève chez les ouvriers des fours à coke d'HAVELUY en octobre et novembre: grèves des chaîniers et doubeurs de ST AMAND, RAISMES et ANZIN qui dura 33 jours et la grève des faienciers et mouleurs de ST AMAND (25 jours), |
1899 | 3 conflits vont marquer. Elle commence par un très long conflit dans 2 établissements faienciers de ST AMAND . Il durera 50 jours.Suite à cette grève une femme et un homme ,grèvistes, seront condamnés respectivement à 1 et 3 mois de prison ferme pour agitation. |
1899 | les mineurs d'HAVELUY, HELESMES,WALLERS,WAVRECHAIN, HAULCHIN-PROUVY,THIANT,HERIN,La SENTINELLE ,ESCAUDAIN se dotent de sections syndicales |
1899 | En avril, le syndicat des mineurs se créé à VIEUX CONDE |
1899 | En juillet sous l'impulsion du sieur BEAUVOIS c'est au tour des métallurgistes de VIEUX CONDE et des mineurs du TRIEU de FRESNES de se doter d'un syndicat. A QUIEVRECHAIN et BRUAY les choses ne se passent pas bien. Les assemblées constituantes de syndicat dégénèrent en bagarre et les participants sont dénoncés à la compagnies qui les exclue. |
1900 | Les ouvriers de la chaussures, considérés comme la corporation des parias du fait de leurs conditions de travail et de rémunération s'organisent sur CONDE et VIEUX CONDE. C'est un certain PRÖER du syndicat des verriers qui est à l'origine de cette organisation. Une grève éclate en 1901.Ce syndicat comptera 208 adhérents en 1901 |
1900 | C'est à la même époque que se constitue la chambre syndicale des ouvriers en chaussures de la région de VALENCIENNES et environs |
1900 | Création du syndicat ST ELOI chez les métallurgistes. Il revendiquera jusqu'à 1100 syndiqués or en janvier 1901 il n'en dénombrera plus que 100. Chez les verriers c'est le syndicat ST LAURENT qui devait prospérer. En réalité en mai 1901 lors de la réalisation du bureau définitif il n'y a que six participants à l'assemblée. |
1900 | cette année sera marquée par 11 conflits sociaux majeurs dont celui des gaziers de VALENCIENNES, des verriers de LOURCHES en juillet, des marteleurs de MARLY et des marniers d'ESCAUDAIN |
1901 | c'est l'année de la création avec l'appui de la compagnie et des forces cléricales du syndicat de mineurs STE BARBE qui revendique en 1902 lors de son assemblée générale du 31 octobre, 54 sections syndicales fortes de 6000 incrits. En réalité, seulement 2400 ont été déclarés à la fondation et les informations du Sous Préfet réduisaient ce chiffre à 1800 adhérents au maximum. |
1901 | Cette année sera calme et marquée par 1 grève qui aura lieu chez lez chaudronniers d'ONNAING |
1902 | 5 conflits sociaux éclateront. Les charpentiers de bateaux de CONDE cesseront le travail 58 jours de février à avril, les marteleurs de Marly feront grève 17 jours , en juillet les hercheurs de VIEUX CONDE cesseront le travail 20 jours et les mineurs du Valenciennois 33 jours en octobre et novembre |
1903 | la chambre syndicale des ouvriers du bâtiment voit le jour à VALENCIENNES . Elle comptera 210 adhérents en 1909. Aucune grève n'a été recensée pour cette année là. |
1904 | En juin
première tentative de création d'une Union Locale à
VALENCIENNES (1e congrès) à l'initiative de BOUDAILLIEZ
président du syndicat des travailleurs du livre de
VALENCIENES. A l'époque cette structure fédère 10
syndicats: ouvriers boulangers, menuisiers, cordonniers, couvreurs,
forains, typographes, quincailleurs
et galvaniseurs et les voyageurs de commerce. Deux ans plus tard cette fédération n'existera plus que sur le
papier. 4 grèves vont marquer cette année là. 2 seront importantes: celle des galvaniseurs de VALENCIENNES en mai et juin et celle des mécaniciens constructeurs d'ANZIN en août. |
1905 | Les syndicats de l'Amandinois se fédèrent au sein d'une bourse du travail. |
1905 | Seuls les ébénistes de ST AMAND feront grèves en novembre |
1906 | Le climat social va se dégrader tout particulièrement durant les deux années qui suivent. 1906 se marqué par 14 conflits et 1907 par 21. En mars et avril les mineurs de VALENCIENNES font grève pendant 38 jours, 4600 métallurgistes et 1500 verriers de DENAIN également . En avril c'est au tour des typographes de VALENCIENNES. Le 30 mai les scieurs de la scierie de VX CONDE sont en grève. En juin les faïenciers de ST AMAND entre en lutte et les lamineurs de ST AMAND feront 17 jours de grève à cheval sur septembre et octobre |
1907 | Cette année là à partir du 23 mars les verriers de WAGRET à FRESNES vont faire grève 176j pour la réintégration de 15 ouvriers. C'est la grève la plus longue que connaîtra l'arrondissement.. Ils ne seront pas les seuls: les seconds puddleurs des forges et laminoirs de ST AMAND 12j, les lamineurs d'ANZIN 13j, les menuisiers et charpentiers de VALENCIENNES 13j, les chaîniers de ST AMAND 28j, les mécaniciens de construction d'ANZIN, les mouleurs de DOMANCE à DENAIN, les verriers de WAGRET à ESCAUPONT 13 j, les feutriers de RAISMES et enfin les ouvriers agricoles de ST AMAND qui clotureront l'année avec 63j de grève. |
1908 | Cette année sera socialement plus calme 5 grèves sont recensées dont celle des frappeurs de ST AMAND en février et mars et des lamineurs de ST AMAND en octobre et novembre. |
1909 | les ouvriers faïenciers et similaires
d'ONNAING se dote d'un syndicat En février l'Union Locale CGT de Valenciennes voit le jour. 2e congrès de l'UL. Le secrétaire du syndicat du bâtiment TROCHME louis peintre plâtrier, originaire de ST QUENTIN et syndicaliste révolutionnaire va réorganiser le syndicalisme Valenciennois et être porté à la tête de cette fédération de proximité.. En 1911, l'UL comptera 2200 cotisants sur un effectif salarié de 41294. LOUIS louis sera un de ces collaborateurs. Les mineurs de la fosse ST MARK d'ABSCON et les chaudronniers de VALENCIENNES participeront des 5 grèves recensées. |
1910 | le syndicat des métallurgistes de DENAIN renaîtra le 27/08/1910 |
1911 | Cette année a été
particulièrement troublée. La lutte contre la vie
chère menées par les "ménagères" et
assortie de grèves dans les entreprises et de
manifestations faite date. Cette année là les prix des denrées alimentaires et en particulier les produits
laitiers subissent des hausses très importantes.+15%
pour le beurre, +19% pour les oeufs et +18% pour le lait
et le pain. Cela va déclencher un mouvement de
protestation important dans l'arrondissement. La CGT va y
jouer un rôle important au travers de YVETOT secrétaire
confédéral et de Charles DELZAN secrétaire de la
fédération nationale des verriers, lui même verriers
originaire de FRESNES et qui d'ailleurs sera condamné pour agitation à l'issu du conflit et BROUTCHOUX sur le
DENAISIS. 2 septembre 2000 personnes rassemblées sur la place de VIEUX CONDE 8 septembre 8000 grévistes à DENAIN qui appuient les revendications des ménagères. 13 autres conflits ont émaillé cette année dont les cisailleurs des forges de ST AMAND, les cisailleurs des laminoirs de ST AMAND, les mineurs de la fosse ST MARK d'ABSCON, les mouleurs de l'aciérie de DENAIN ANZIN, les monteurs en chaussures de CONDE qui lutteront pendant 44j. Les métallurgistes de MAING créé leur section syndicale Cette jeune fédération va tenir un Congrès ( 3e congrès) autour du 26 septembre, ce qui donne lieu a un rapport de police sur la composition du comité général et les tendances politiques de la direction élue. |
1912 | la chambre syndicale de ouvriers
métallurgistes de VALENCIENNES et ENVIRONS compte 400
adhérents. Une importante manifestation contre la guerre à lieu à VALENCIENNES en décembre. l'arrondissement fut secoué par 16 conflits sociaux dont les plus importants sont ceux des chaîniers et daubeurs de ST AMAND, des cuiseurs et émailleurs de SAULTAIN et des mécaniciens tourneurs d'ANZIN. |
1913 | Les métallurgistes de MARLY se
constituent en syndicat. 6 grèves éclateront dans le Valenciennois |
1914 | C'est autour du 10 février que l'on peut situer le 4e congrès de l'UL un rapport de police sur la composition de la direction de l'UL en atteste. |
1914/1918 | C'est la période de la guerre et de l'Union Sacrée autour de la défense du territoire contre l'occupant |
1919 | probablement qu'un congrès doit se tenir, mais dans l'état actuel des recherches nous n'en avons pas de traces. ( 5e congrès) |
1921 | Scission et création de l'Union Locale CGTU qui semble cohabiter dans les mêmes bâtiments.( 6e congrès) Elle se nommera Union Locale Unitaire des syndicats ouvriers et employés du Valenciennes et environs. C'est le camarade HUREZ Adolphe métallurgiste qui en prendra la direction. |
1930 | un congrès décide de confier la responsabilité de l'UL à MUSMEAUX Arthur qui deviendra député dans la circonscription en 1936. |
1936 | Le 30 août aura lieu le congrès de réunification des Union Locales CGTU ET CGT (dominante CGTU). C'est le camarade PATOUX Maurice cheminot qui prendra la direction de l'UL . Il sera seconder dans cette tâche par PATIGNY Maurice, TROCHME louis et BOUSSINGAULT Jules |
1939 | démantèlement de la CGT par TROCHME Louis |
1944 | mise en place d'une nouvelle UL CGT sous la responsabilité de PATOUX Maurice |
1951 | 8 avril a lieu le
congrès. Sont élus à la direction de l'UL PATOUX
Maurice, CHER Edmond, HUART Césaire, HOUPE Fernande et
DHERBOMMEZ Julien. Ce congrès sera considéré comme non démocratique est annulé par l'Union Départementale. Elle convoque un nouveau congrès le 29 juillet à ANZIN.La direction élue est composée de RICHE Maurice, DELGRANGE Armand; FARENEAU Henri, GONTIER Gaston, FOLLET léon. |
1953 | la manifestation du 1 mai qui se rend de la place d'ANZIN vers la place verte est violemment attaquée par la police à la hauteur du pont JACOB. Cette attaque se produit au moment où des manifestants déploient dans le cortège le drapeau du FNL. La charge est terrible et les blessés seront nombreux. |
1954 | Lors du congrès c'est notre camarade VERDI qui est élu à la direction de l'UL |
1956 | CHER Edmond devient le secrétaire général de l'UL |
1961 | le congrès se tient le 15 janvier . Outre CHER Edmond qui est reconduit à la direction de l'UL il y a également MORELLE Pierre, DAGNAUX Gustave et HOUPE Fernande |
1967 | En août décès de notre camarade Edmond CHER alors secrétaire général de l'UL. Il s'en suivra un congrès en octobre qui désignera FROMONT Robert à la tête de l'UL |
1976 | le 28e congrès de l'UL s'est tenu le 5 et 6 novembre à THIANT |
1980 | le 29e congrès de l'UL s'est tenu en avril 1980 |
1983 | le 30e congrès de l'UL se tient les 24 et 25 novembre à THIANT |
1984 | le 31e congrès est exceptionnel et s'est tenu à THIANT |
1988 | le 32e congrès de l'UL se tient les 24 et 25 mars à THIANT |
1991 | le 34e congrès de l'UL se tient les 6 et 7 juin 1991 à THIANT |
1994 | le 35è congrès de l'UL se tient les 2 et 3 juin à THIANT |
1998 | le 36è congrès de l'UL se tient les 30 sept., 1er et 2 oct. à Thiant. |
2000 | le 23/2/2000 l'UL change de locaux ce qui met un terme à plus de 91 ans d'occupation des locaux rue de Paris... |